lundi 28 octobre 2013

Vibrio cholerae

     -  domaine : Bacteria
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phylum : Proteobacteria
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classe : Gammaproteobacteria
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ordre : Vibrionales
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famille : Vibrionaceae
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genre : Vibrio 
Ce genre bactérien se caractérise bien sur le plan morphologique: bacilles à Gram-négatif incurvés et très mobiles (colonies plates).
Leurs caractères nutritifs leur permet de supporter de fortes concentrations de sel et donc de survivre dans divers environnements hydriques (eaux de mer, eaux saumätres). La contamination est donc le plus souvent alimentaire ou hydrique. Diverses espèces sont décrites chez l'homme dont V. cholerae.
Le choléra est une maladie diarrhéique très contagieuse, due à un bacille à Gram négatif, Vibrio cholerae. Cette bactérie pathogène a un tropisme exclusivement digestif et vit à l'état saprophyte dans l'eau des estuaires et parasite du zooplancton. Les souches bactériennes responsables du choléra sont transmises par voie orale à partir d’eau ou d’aliments contaminés et appartiennent aux sérovars O1 et O139. Le traitement du choléra est basé sur la réhydratation rapide des patients

Le choléra est une maladie strictement humaine entrainant une diarrhée avec une déshydratation aiguë. Après une courte incubation (quelques heures à 5 jours), la maladie débute par une diarrhée fécaloïde, puis aqueuse sans fièvre, associée à des douleurs violentes épigastriqures et abdominales et des vomissements en fusée.

La diarrhée devient incoercible, avec des grains riziforme, déshydratation aiguë et hypothermie et collapsus cardio-vasculaire.
    
      
               
                                                                 
    

         Cependant, l’infection par V. cholerae est souvent asymptomatique (90% des cas), avec élimination des bactéries dans les selles pendant plusieurs jours. Le spectre de la maladie va de la diarrhée banale (10% des sujets infectés) et au choléra sévère (1% des infectés).

C - HABITAT ET TRANSMISSION DU CHOLÉRA


V. cholerae est une bactérie saprophyte retrouvée dans l’environnement , particulièrement dans les eaux saumâtres des estuaires, les lits des fleuves et au contact du zooplancton (copépodes), des algues marines et des plantes aquatiques dans la plupart des zones côtières des régions tempérées ou tropicales du monde.. La bactérie peut contaminer les fruits de mer et l’ intestin des poissons. Elle survit pendant 50 jours dans l'eau de mer à 5-10°C, 10-12 jours à 30-32°C, expliquant son existence saprophytique et sa persistence limitée aux zones intertropicales. Les souches de sérovar O1 (LPS) semble particulièrement adapté à l’intestin humain. La virulence et le caractère épidémique des souches pathogènes proviendraient de l'acquisition séquentielle par une souche O1 de gènes de virulence portés par des phages, des transposons ou des plasmides, et codant des toxines et des pili. L'histoire du choléra illustre la dynamique d'adaptation d'un agent pathogène à son hôte en fonction de l'environnement, de la résistance naturelle et du comportement des populations qu'il infecte.

V. cholerae est transmis par voie orale par les aliments et l'eau de boisson contaminés. Au cours du choléra, V. cholerae est éliminé pendant 5-10 jours en très fortes quantités (109bactéries / ml) dans les selles aqueuses des patients (parfois 10-20 l/ jour). Les porteurs sains très nombreux au cours des épidémies sont un important vecteur de propagation du choléra. La dose infectante est élevée chez les personnes sans facteur de risque, notamment à cause de l’acidité gastrique (>108 bactéries). En présence de bicarbonate de soude ou absorbées avec des aliments, des doses de 103-104 suffisent à déclencher la diarrhée.


Le risque de contamination en zone d’endémie vient de l’eau stagnante massivement polluée (égouts, fèces) et de la contamination des mains qui contribuent à la contamination de la nourriture. Le choléra est une maladie des mains sales. La cuisson de l’eau et des aliments est une protection simple et efficace de la propagation de la maladie.

D - PHYSIOPATHOLOGIE DU CHOLÉRA


La diarrhée du choléraLes vibrions sont absorbés par voie orale avec l’eau de boisson ou les aliments après contact direct avec des patients ou des porteurs sains. L’acidité gastrique protège partiellement de la contamination. Les bactéries se multiplient alors dans la lumière de l'intestin grêle et traversent la couche de mucus tapissant la muqueuse intestinale



      Les bactéries adhèrent intimement à la bordure en brosse des entérocytes par des pili de type IV constitués de la protéine TCP(gène tcpA) qui interagissent à des récepteurs inconnus. Les pili sont codés par une quinzaine de gènes formant un îlot de pathogénicité porté par le phage VPIØ.

      Le syndrome diarrhéique est dû à la sécrétion in situ d'une exotoxine protéique qui entraîne une fuite d'eau et d'électrolytes
Immunité: L’immunité contre V. cholerae est essentiellement humorale et de courte durée (2 à 3 ans). En zone d'endémie, les enfants paient un lourd tribu à la maladie, alors que les adultes sont relativement épargnés du fait de contaminations itératives qui leur confèrent une immunité parfois abrogée par la malnutrition. L’immunité contre V. cholerae est liée à la capacité de coloniser les plaques de Peyer de la muqueuse intestinale. Les bactéries ingérées par les cellules M des plaques de Peyer sont transportées aux macrophages qui les détruisent et les présentent aux lymphocytes T et B. La toxine fixée est aussi transférée par transcytose aux lymphocytes de la lamina propria. Les lymphocytes B des plaques de Peyer et de la lamina propria sécrètent dans la lumière intestinale des immunoglobulines, notamment de type IgA et IgG, qui sont des anticorps opsonisants et vibriocides anti-pili et anti-LPS et des anticorps neutralisant la toxine cholérique. On peut détecter chez les sujets exposés à V. cholerae la présence d’anticorps sériques agglutinants et bactéricides, avec un pic à la 2ème semaine, qui vont ensuite disparaître en 4 semaines .


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